X - Téléphones Intérieurs à Cartes prépayées

(homologués France Télécom)

Concernant la publiphonie à carte de France Télécom, il est à noter qu’à dater de l'été 1992 a été commercialisée l’offre de Téléphone Intérieur à Cartes.

(Une expérimentation préalable dès le 1er Juillet 1991 dans les Directions Régionales de Nice et d'Annecy est à signaler.)

Un premier modèle de publiphone d’intérieur fut créé pour France Télécom, présenté ci-dessous. 

Le téléphone, de numéro de nomenclature N7 889 186 R, était fabriqué par la société Schlumberger Industries (division cartes à mémoires et systèmes).


(exemplaire neuf de stock, Collection C. R-V.)

TelephoneInterieurCartesPremierModele


Un second modèle de publiphone d’intérieur fut créé pour France Télécom, présenté ci-dessous, très voisin du premier : il est dorénavant pourvu d'un haut-parleur et d'une touche Bis.

Le téléphone, de numéro de nomenclature N7 141 408 S, était fabriqué par la société Schlumberger Industries (division cartes à mémoires et systèmes).

(exemplaire neuf de stock, Collection C. R-V.)

TelephoneInterieuraCartes1995AvecHP

Désormais, n’importe quel particulier pouvait ainsi louer un terminal téléphonique spécifique pourvu d’un lecteur de télécartes téléphoniques. Ces téléphones permettaient à des particuliers ou à des propriétaires de petits hôtels, de gîtes ruraux ou de chambres louées au mois, de mettre à disposition de leurs invités, de leurs hôtes ou de leur clientèle l’accès permanent à une ligne téléphonique, mais les utilisateurs devaient alors utiliser une télécarte pour pouvoir téléphoner.

Ainsi les titulaires de ces appareils et du service y attaché ne payaient-ils qu’un abonnement mensuel spécifique, mais ne payaient pas les Unités Télécom, celles-ci étant réglées par les utilisateurs au moyen de télécartes. Ceci évitait les contestations sur le coût des télécommunications, leur facturation par le propriétaire de la ligne et les abus de consommation des hôtes de passage… Avec ce système, chacun payait son dû directement à France-Télécom.

Évidemment, ces Téléphones Intérieurs à Cartes étaient reliés au commutateur téléphonique le plus proche par l’intermédiaire d’une part d’un équipement discriminé au central téléphonique afin de retransmettre à distance au terminal du client les impulsions de comptage en 12kHz afin de débiter les télécartes au cours de la conversation, mais ils étaient aussi connectés au commutateur par l’intermédiaire d’une Unité de Raccordement des Téléphones à Cartes spécifique (URTC), sorte d’intermédiaire informatisé, situé dans le centre téléphonique de raccordement, qui contrôlait à distance la bonne introduction d’une télécarte dans l’appareil du client, ainsi que la présence d’un crédit positif disponible sur cette même télécarte et du bon fonctionnement du poste téléphonique…

En cas d’absence de télécarte, de télécarte vide ou de coupure de l’alimentation électrique du Téléphone Intérieur à Carte, la liaison téléphonique était coupée par l’URTC. (L’URTC était le chien de garde informatisé du système)

À la différence des publiphones à télécarte installés sur la voie publique qui étaient alimentés par une ligne téléphonique en 96 volts avec échange des conversations codées en signaux numériques, les Téléphones Intérieurs à Cartes demeurent alimentés par une ligne téléphonique classique en 48 volts, les signaux des conversations restant modulés sous forme analogique comme n’importe quelle autre ligne classique d’abonné, ou de taxiphone à monnaie ; en revanche le dialogue informatisé sous forme numérique entre le Téléphone Intérieur à Cartes et l'URTC s'effectue sous forme supravocale, c'est à dire à une fréquence inaudible pour les utilisateurs.

Chemin faisant, cette offre a été au final concurrencée par l’arrivée progressive puis massive du téléphone cellulaire GSM, et il fut mis fin à sa commercialisation après une petite dizaine d’années d’existence. (Aux alentours de 2003 de mémoire).

L’arrêt de commercialisation fut si brutal qu’il est encore possible de trouver dans certains recoins de centres téléphoniques des ersatz de stock de ces Téléphones Intérieurs à Cartes encore neufs et scellés dans leur boîte d’origine… Il s’agissait d’un excellent concept, mais qui a lui aussi été balayé par la vitesse de plus en plus rapide à laquelle les technologies naissent, se déploient à des allures de plus en plus folles et sont éliminées et remplacées à des cadences de plus en plus rapides au fur et à mesure des années, comme si elles n’avaient même jamais existé sur Terre.



Histoire de la Publiphonie Française © Claude Rizzo-Vignaud, 9 août 2016.