XIII - Interfaces de raccordement des publiphones et des cabines téléphoniques en France.

- URP1G et URP2G -

Les publiphones à cartes sont alimentés, via un Équipement d'Abonné Discriminé alimenté en 48 volts et retransmettant donc les impulsions de taxation à 12kHz à partir du commutateur téléphonique jusqu'au publiphone implanté sur la voie publique ; mais afin d'assurer simultanément le fonctionnement en mode conversation, la gestion des télécartes / facturation et une surveillance anti-fraude efficace, chaque publiphone est obligatoirement relié à son commutateur téléphonique de rattachement via l'intermédiaire d'une Unité de Raccordement de Publiphones de 1ère génération (URP1G) qui est un organe hybride (semi-analogique et semi-numérique).

L'URP et le Publiphone, après le décrochage du combiné et l'introduction d'une télécarte :

  • - contrôlent la validité de la télécarte (nombre d'unités téléphoniques restantes et comparaison à la liste noire des cartes volées, puis à partir de juin 2000 la date de péremption),
  • - délivrent, si tout est conforme, la tonalité jusque dans le combiné,
  • - assurent le suivi de la communication en cours (taxation et gestion).
  • - au repos, il n'y a jamais de tonalité délivrée sur la ligne téléphonique en sortie de l'URP. La tonalité n'est délivrée par l'URP vers le Publiphone, qu'une fois que tous les contrôles de validité sont vérifiés conformes.

Nota : en sortie des URP1G, les publiphones à cartes sont alors alimentés, non plus en 48 volts comme dans le cas habituel des téléphones classiques du réseau ou des anciens publiphones à pièces, mais désormais en 96 volts.

Nota 2 : variante concernant le type PF32, le premier type de publiphone à cartes commercialisé en France, qui est alimenté en 48 volts par l'URP, mais qui est alimenté avec une seconde paire supplémentaire en 48 volts, soit 2x48 volts séparés.

Les Unités de Raccordements de Publiphones (URP) de 1ère génération (1983) sont fabriquées par deux constructeurs.

  • - Dassault,
  • - Crouzet / Monetel.

Concernant les URP1G fabriquées par Dassault, 

  • Chaque URP1G peut recevoir jusqu'à 8 cartes de 8 publiphones chacune, soit 64 publiphones.

Concernant les URP1G fabriquées par Crouzet / Monetel,

  • Chaque URP1G peut recevoir jusqu'à 6 cartes de 8 publiphones chacune, soit 48 publiphones.

Nota :

  • Les publiphones à cartes sont alimentés en 96 volts (mode suralimentation)
  • Sauf publiphone type PF32 alimenté en 2x48 volts séparés.
  • Les téléphones intérieurs à cartes sont alimentés en 48 volts.

URP

BaiesURP

Ci-dessus : baies d'URP 1G du constructeur Crouzet / Monetel (Unités de Raccordements de Publiphones de 1ère Génération) qui s'intercalent entre les publiphones et le réseau téléphonique. (© Photographies C. R-V.)

  • Les URP 1G (et 1G modernisées) telles qu'exposées ci-dessus, acceptent tous les publiphones à cartes des 1ères et 2èmes générations. Elles n'acceptent pas les publiphones à cartes les plus récents de 3ème génération du réseau français.
  • Les URP1G sont elles mêmes placées sous le contrôle d'un Centre de Collecte et de Supervision (CCS), constitué, à sa mise en service en 1983, par 3 ordinateurs MITRA 725 (le CCS est conçu par la société TELESYSTEMES). 
    • À partir de l'année 1985/86 sa capacité sera étendue à 4 puis à 5 ordinateurs MITRA 725 (lieu d'implantation à retrouver).
  • Fin 1987, le CCS de 1ère génération, constitué d'ordinateurs MITRA 725 est remplacé par deux CCS basés à Arcueil et Lyon constitués d'ordinateurs DPS-6 (Mini-6).
  • Courant 1988, la structure hiérarchique du réseau de supervision évolue. Elle se décentralise sur deux niveaux : le Centre de Gestion Principal de 1ère génération (CGP1) et le Système de Gestion Technique Décentralisé de 1ère génération (SGTD1). Cette nouvelle structure est entièrement généralisée à la mi-1989 sur le territoire national.
    • Le CGP1 gère les SGTD1. Le CGP1 est conçu par la société SESA. Il tient à jour les statistiques nationales et régionales de trafic par jour, par mois, par région et par modèle de publiphone. Il saisit et transmet aux SGTD1 les paramètre généraux de fonctionnement sur le réseau téléphonique.
    • Un SGTD1 gère un parc donné d'URP, d'URTC et de publiphones. Le SGTD1 est conçu par la société Crouzet. Il exécute les commandes et répond aux consultations des exploitants. Il supervise régulièrement les URP avec qui il dialogue. Il suit l'état du parc des publiphones via les URP. Il signale l'ensemble des incidents (alarmes instantanées en cas de défaut de fonctionnement) et édite des bilans quotidiens consultables par les exploitants (journaux).
  • Courant 1991, les systèmes CGP2/SGTD2, plus puissants destinés à suivre l'augmentation du parc et l'arrivée de nouveaux services remplacent les plateformes CGP1/SGTD1.

Il est à noter en outre l'existence du Système ALPHA, chargé de la télésurveillance des cabines téléphoniques en opérant des observations régulières de trafic. Celui-ci est apte à découvrir des pannes ou des fraudes éventuelles au niveau de chaque publiphone, en constatant d'éventuelles anomalies de trafic.

  • Une panne publiphone se caractérisera le plus souvent par un trafic nul ou fortement réduit comparé aux trafic habituel,
  • Une fraude à la taxation se caractérisera par une augmentation exponentielle du trafic téléphonique ainsi qu'une explosion du trafic vers l'étranger.

Vers l'an 2000 ont été mises en service de nouvelles Unités de Raccordement de Publiphones de 2ème Génération (URP2G) qui sont d'ailleurs formées par regroupement de 2 Modules de Raccordement de 2ème Génération (MR2G). 

Ces nouveaux modules MR2G acceptent tous les modèles de publiphones à cartes, y compris le dernier né des modèles (FTA704).

Les MR2G sont encore plus numérisés que les URP1G.

  • - Soit les publiphones qui y sont accordés sont des modèles des deux premières générations qui sont en fait des modèles semi-analogiques et semi-numériques, auquel cas les MR2G sont équipés de cartes de terminaisons hybrides qui imitent le fonctionnement des URP1G (simulation d'Équipements d'Abonnés analogiques Discriminés au centre téléphonique, puis codage numérique spécifique additionnel à la norme URP1G, jusqu'au publiphone situé sur la voie publique), le signal qui circule alors sur les lignes des publiphones est identique à la norme URP1G.

Nota : Ces publiphones sont alors alimentés sous une tension de 96 volts.

  • - Soit les publiphones qui y sont raccordés sont des modèles de dernière génération (le FTA704), et à ce moment là, les MR2G sont pourvus de cartes de terminaisons entièrement numériques, à la norme Numéris Publiphonie (actuellement en 2015 Numéris 4G Publiphonie). En effet, le publiphone à cartes FTA704 est en réalité un publiphone Numéris (RNIS) et les MR2G dialoguent alors directement en norme RNIS Numéris très voisine du RNIS des abonnés Numéris ordinaires. 

Nota : Ces publiphones FTA704 Numéris sont alors alimentés sous une tension de 115 volts.

  • Chaque UR2G est formée de deux MR2G.
  • Chaque MR2G peut recevoir jusqu'à 60 publiphones à cartes de toutes les générations confondues (semi-analogiques 1G, 2G et numériques 3G). Il suffit de choisir entre deux types de cartes terminales ;  il est possible de panacher les types de cartes dans un même MR2G.
  • Chaque UR2G peut donc recevoir 120 publiphones.

MR2G

Ci-dessus : vue d'un Module de Raccordement de 2ème Génération de publiphones à cartes (MR2G) . © Photographie C. R-V.

UR2G

Ci-dessus : vue de 2 Modules de Raccordement de 2ème Génération de publiphones à cartes (MR2G) (soit une UR2G). Chaque UR2G est pilotée par un PC contemporain de la conception de ces équipements, situé en bas de la baie. © Photographie C. R-V.


Histoire de la Publiphonie Française © Claude Rizzo-Vignaud, 12 août 2020.